jeudi 2 novembre 2017

Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon : les proches réclament toujours justice

Exposition hommage à Ghislaine Dupont et Claude Verlon
au CESTI

Enlevés et assassinés en 2013 au Mali lors d'un reportage, Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été honorés mercredi 1er novembre au CESTI. Cette exposition a rassemblé les parents des victimes ainsi que des membres de la société civile sénégalaise. Bien qu'ils aient salué l'intérêt et l'implication de la presse locale dans cette affaire, ils ont déploré la lenteur du traitement du dossier.

L'exposition a débuté dans un cadre sobre, en présence des étudiants du CESTI et de quelques journalistes des principaux médias sénégalais. Ce qui a marqué cet événement cette année, c'est la présence des proches des victimes, notamment la fille de Claude Verlon et la mère de Ghislaine Dupont. Des témoignages, des échanges et des revendications ont caractérisé cette exposition, qui pourrait relancer ce dossier en attente depuis quatre ans d'un traitement judiciaire digne de ce nom.

"Absence de collaboration entre la justice française et malienne..."

Des années après l'assassinat des deux journalistes français, le dossier peine toujours à progresser au niveau judiciaire. "Il y a une absence de collaboration entre la justice française et malienne dans cette affaire", a déclaré Marie Christine Saragosse, PDG de France Média Monde. Selon elle, aucun effort n'est entrepris entre les deux pays pour résoudre définitivement cette affaire. Des propos corroborés par le correspondant de RFI au Mali, Serge Daniel, qui qualifie cette affaire de "page blanche". "L'enquête n'a pas avancé. La justice malienne pense que la vérité peut surgir grâce à la justice française", révèle le journaliste franco-béninois.

Une situation qui plonge les parents des victimes dans le désarroi et les incite à réclamer toujours justice. Interrogée par un journaliste, Marie Solange, mère de Ghislaine Dupont, regrette le cours des événements : "J'avais moi-même écrit au président Aboubacar en tant que mère de famille en lui posant des questions. Mais ces questions sont restées sans réponse." Les défenseurs des droits de l'homme se sont également impliqués dans cette affaire et apportent leur soutien aux familles des journalistes décédés. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, coordinateur de la Ligue sénégalaise des droits de l'homme, "cette affaire doit être considérée comme relevant des crimes contre l'humanité".

Le cas de la Gambie également évoqué

L'assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon n'était pas le seul sujet de discussion lors de l'exposition. La situation en Gambie a également été abordée, avec la participation de certains acteurs concernés. Selon Aicha Dabo, journaliste-activiste sénégalo-gambienne, "110 journalistes ont quitté la Gambie sous le régime de Yahya Jammeh".

Le fils de Deyda Hydara, journaliste assassiné en Gambie, était également présent et a exposé les actions qu'il mène pour que justice soit rendue. "Nous avons formé une association regroupant plus de 400 victimes. Nous allons traduire en justice le régime de Yahya Jammeh", a déclaré Baba Hydara. Il partage également la douleur des proches de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, qualifiant leur assassinat d'acte sauvage.


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