mardi 13 février 2018

Quel rôle de la radio dans la promotion des activités citoyennes et sportives?


La célébration de la Journée mondiale de la radio s'est déroulée le mardi 13 février au CESTI sous le thème "Radio, Sport et Citoyenneté". Cette journée a offert à l'école de journalisme une occasion unique de rassembler des acteurs emblématiques de ce médium au Sénégal et de réfléchir à son rôle crucial dans la promotion des initiatives citoyennes et des activités sportives.

Dès le début, l'ambiance était plantée avec la diffusion d'un journal entièrement dédié à la radio, réalisé par les étudiants de troisième année du CESTI, spécialisation radio. Ces étudiants ont analysé la pratique de la radio au Sénégal et l'impact significatif des radios communautaires sur la citoyenneté.

Des témoignages enrichissants ont suivi, notamment celui de la directrice du Centre d'Études des Sciences et Techniques de l'Information (CESTI), Cousson Traoré Sall. Pour elle, "la radio est le médium le plus populaire au monde, capable de toucher des milliers de personnes". Des paroles corroborées par l'ancienne directrice de la RTS, Gnagna Sidibé Diagne, qui estime que "la radio est l'outil de communication par excellence au service de la citoyenneté".

La journée de célébration a également été l'occasion d'aborder les défis auxquels est confronté le service public de l'audiovisuel. Mansour Sow, ancien directeur des programmes de la RTS, a souligné les multiples facettes qui doivent caractériser un service public. "Il doit servir de lien entre tous, offrir une diversité linguistique et stylistique", a-t-il déclaré, tout en pointant du doigt les médias qui manquent d'impartialité dans la définition de leurs programmes.

Le programme a également été marqué par l'intervention pertinente de l'ancien journaliste sportif Magib Sene, qui a évoqué l'importance du sport au Sénégal et les premiers reportages sportifs réalisés par les médias locaux. Il a ensuite exhorté les propriétaires publiques et privées à promouvoir davantage les activités culturelles et sportives, afin que la radio puisse pleinement remplir son rôle envers les citoyens.

mercredi 7 février 2018

Cheikh Anta Diop, le savant qui a décolonisé l’histoire africaine

Cheikh Anta Diop

Il n'est pas surprenant que Cheikh Anta Diop soit considéré comme le pionnier qui a déconstruit les stéréotypes coloniaux entourant l'histoire africaine. À travers ses nombreuses œuvres, il a contredit les préjugés injustes dirigés contre le continent noir. Dans son ouvrage emblématique "Nations nègres et culture" (dont la thèse a même été rejetée par la France), Cheikh Anta Diop a démontré que la civilisation de l'Égypte ancienne était profondément ancrée dans la culture négro-africaine. Il est allé jusqu'à affirmer que la philosophie elle-même a émergé en Afrique.

Humaniste, anthropologue, égyptologue et historien, cet homme exceptionnel incarnait l'intégrité morale sous toutes ses formes. Il a analysé de manière objective les mouvements migratoires qui ont façonné l'histoire de l'humanité et comment la culture noire s'est propagée à travers le monde.

Né le 29 décembre 1923 à Thieytou, Cheikh Anta Diop s'est rapidement engagé dans la révision de l'histoire du Sénégal. Pendant ses années au lycée, il a travaillé sur la création d'un alphabet destiné à transcrire les langues africaines. Ces efforts ont contribué à un projet de renaissance culturelle et d'indépendance politique pour l'Afrique noire. Selon lui, le développement de l'Afrique noire nécessite des fondations économiques et culturelles solides pour établir un État fédéral en harmonie avec les réalités locales. Il affirmait : "aucune nation ne peut progresser en adoptant la langue d'autrui". Bien que certains l'aient critiqué en le qualifiant d'ethnocentrique, il prônait le multiculturalisme, comme il l'a confirmé dans son ouvrage "Antériorité des civilisations nègres : mythe ou vérité historique". Dans ce livre, il soutenait que "la plénitude culturelle rend un peuple plus apte à contribuer au progrès général de l'humanité et à s'ouvrir aux autres peuples en toute connaissance de cause".

En ce jour du 7 février 2018, marquant le 32e anniversaire de sa disparition, le monde intellectuel et étudiant se souvient toujours de ce savant visionnaire dont l'œuvre reste immortelle, particulièrement pour les passionnés du savoir.