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Exposé de Jean-Claude Marut au CESTI sur le projet zircon |
Le CESTI a accueilli ce mercredi 24 janvier Jean-Claude Marut, chercheur associé au laboratoire LAM (Les Afriques dans le monde), pour une exposition sur "la controverse autour du projet zircon de Niafrang". Au cours de cette exposition, il a exploré le contexte qui a mené à la création de ce projet et les implications potentielles pour la région de la Casamance.
Confiant à une multinationale australienne, ce projet a suscité de vives controverses dès l'octroi du permis de recherche en 2004. À l'époque, le président Macky Sall était Premier ministre sous le gouvernement d'Abdoulaye Wade et avait lui-même signé l'autorisation. Il aura fallu plus d'une décennie pour que le permis d'exploitation soit accordé à la grande multinationale ASTRON. Selon le chercheur Jean-Claude Marut, "les ressources naturelles sont au cœur du Plan Sénégal Emergent (PSE)". De plus, "la zone offre une opportunité d'affaires intéressante et présente une qualité de zircon appréciable", affirme l'auteur du livre "Le conflit de Casamance, que disent les armes".
Quant aux raisons du rejet massif de ce projet par une partie de la population, Jean-Claude Marut a évoqué la situation précaire du village de Niafrang. Non seulement la région est difficile d'accès, mais elle est également négligée, notamment en termes de projets de développement. Les parents sont parfois contraints d'envoyer leurs enfants étudier en Gambie faute d'écoles locales. Une autre préoccupation est le risque de pollution que le projet pourrait entraîner. En effet, la zone d'exploitation se situe à proximité d'une mangrove abritant des tortues et d'autres espèces. Les littoraux sont également menacés, ce qui représente une grave menace pour l'environnement. De plus, les menaces du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) pourraient engendrer des problèmes d'instabilité dans ce village.